Corinne Bertaiola
Comment éviter l’épuisement nerveux d’un adolescent hypersensible ?
Dernière mise à jour : 27 oct. 2022
La sensibilité exacerbée de ces ados provoque une grande fatigue mentale. Pour éviter d’arriver à l’épuisement total, voyons les phénomènes qui posent problèmes et ce qu’il est possible de faire pour les limiter.

1. L’hypersensibilité provoque un débordement émotionnel
C’est en effet la caractéristique principale. Pour les personnes ayant ce profil, le ressenti est différent des autres puisque les émotions se manifestent de façon beaucoup plus intense chez elles. Ces émotions sont donc plus difficiles à évacuer, surtout chez l’adolescent qui connait de nombreuses fluctuations à cause du changement hormonal important dans son corps. En résumé, son réservoir émotionnel se remplit plus vite qu’il ne se vide ce qui provoque souvent des débordements.
Ce trop plein d’émotions va générer un état de stress, il va modifier le cerveau et tout l’organisme qui tente de s’adapter en permanence. Mais cette modification cérébrale va se prolonger plus ou moins longtemps après le bouleversement.
Cela fatigue le corps mais aussi le mental, surtout si ces excès se produisent trop souvent.
Pour éviter l’épuisement, il est donc important de trouver une technique pour décharger ses émotions avant le trop plein, et si possible de faire en sorte que le réservoir se remplisse moins vite.
2. Un stress fréquent fragilise le système nerveux
Comme nous l’avons vu, un débordement émotionnel engendre une réaction de stress. A cela s’ajoutent tous les stimuli sensoriels pour lesquels un hypersensible est plus réceptif. Le cerveau reçoit cette quantité importante de stimuli, il les perçoit comme un

danger (parce qu'il y en a trop) et l’organisme déclenche alors des mécanismes de stress.
Un de ces mécanismes consiste à libérer plus de cortisol (une hormone). Hors, un taux élevé de cortisol fragilise la barrière de protection du cerveau (la barrière hématoencéphalique). Il va donc être plus facilement agresser par des protéines ou des toxines.
Cela entraine des répercutions sur la mémoire, la concentration, la planification et la gestion des émotions (c’est le serpent qui se mord la queue !).
Ces réactions de stress augmentent aussi l’oxydation et l’acidification de l’organisme. Le corps qui cherche à réguler sans cesse va puiser dans ses réserves de minéraux. Quand on est confronté trop souvent à cet état, on se retrouve plus rapidement en carence, surtout à l’adolescence où la croissance nécessite également de grandes quantités de minéraux.
Certains de ces minéraux participent à la régulation du système nerveux et on entre dans un cercle vicieux où l’un aggrave l’autre.
La fatigue nerveuse engendrée par le stress peut aller jusqu’à la dépression ou à un burn out.
Apprendre à gérer son stress est donc indispensable. Aujourd’hui, de plus en plus de

personnes de tout âge développent un stress chroniques dévastateur pour la santé. Pourtant de nombreuses techniques existent : relaxation, méditation, yoga, pleine conscience, sophrologie, EFT, cohérence cardiaque…la liste n’est pas exhaustive. Ce n’est pas toujours évident de trouver celle qui nous convient. Il peut être intéressant d’en utiliser deux en parallèle mais pas plus. Ces pratiques demandent de la régularité, recourir à trop de pratiques serait chronophage et on ne saurait pas laquelle est vraiment efficace.
L’alimentation nous apporte tous les nutriments nécessaires au bon fonctionnement du corps et notamment du système nerveux. Nous devons donc surveiller ce que mangent nos ados et parfois une supplémentation pourra apporter une aide non négligeable.
3. Fatigue liée à la charge mentale de l’ado
On croit souvent que la charge mentale est réservée à l’adulte qui a la responsabilité de sa famille, de la gestion de la maison, du linge, des courses, des repas…
L’adolescent lui doit gérer son travail scolaire, ses relations sociales et amoureuses et sa transformation en adulte, il n’a la responsabilité que de lui-même mais ses choix sont déterminants pour tout le reste de sa vie !
Pour la plupart, une surcharge se produit seulement quand ils font face à un grand questionnement existentiel, un choix d’orientation ou en période d’examen.
Pour les enfants hypersensibles c’est un peu différent. Ils ont tendance à rechercher la perfection, ils s’obligent à tout faire bien. Ils se fixent des objectifs difficiles à atteindre, ce qui entraine une culpabilité et une auto dévalorisation quand ils n’arrivent pas au résultat qu’ils s’imaginaient. Ils se sentent responsables de tout et s’épuisent en se créant une charge mentale trop élevée.

Au collège, ils construisent les fondations de la personne qu’ils deviendront adulte et cela va influencer toute leur vie. Je pense donc qu’il est fondamental pour un extrasensible de travailler sur ses objectifs et sur l’estime de lui-même.
CONCLUSION
En alliant différentes techniques pour décharger tranquillement ses émotions et gérer son stress, on peut agir sur les débordements émotionnels et diminuer leur fréquence. Un travail sur soi pour apporter une image de soi plus positive et apprendre à se fixer des objectifs atteignables permet d’augmenter sa résistance au stress et de diminuer la charge mentale. On oublie souvent que le contenu de l’assiette influence notre mental. L’alimentation doit apporter suffisamment de minéraux et tous les nutriments utiles au bon fonctionnement du système nerveux et à la synthèse des neurotransmetteurs.
Apprivoiser son hypersensibilité c’est possible et l’entrée au collège est le moment idéal pour commencer, alors n'attendez plus.