Corinne Bertaiola
Le bien-être de l’adolescent est-ce possible ?

Où se trouve le bien-être au collège entre les hormones, la recherche de son identité, la communication conflictuelle avec les parents, les questions existentielles, le début des relations amoureuses ?
C’est peut-être la période la plus compliquée de notre existence. Rares sont les personnes qui ont connu une adolescence tranquille, sans grosse perturbation. Pendant longtemps, on ne pouvait imaginer qu’un ado pouvait être heureux et que c’était peine perdue d’essayer. Et pourtant, la psychologie et plus particulièrement les neurosciences ont mis en évidence qu’un ado « heureux » est non seulement en situation de réussite scolaire mais se construit aussi un capital santé beaucoup plus avantageux.
Son bien-être impacter par son environnement
En effet, il est logique de penser qu’il est plus aisé de se sentir bien dans une famille où les parents s’entendent bien et travaillent avec un revenu confortable que dans une famille dans laquelle les parents se disputent et ont des problèmes d’argent.
Cependant, le côté entente familiale est plus important pour l’enfant qui se construit que le confort matériel. Evidemment, un confort minimum est nécessaire pour satisfaire nos besoins premiers, mais ce n’est pas forcément l’enfant qui aura le plus de choses ou qui partira toujours en voyage pour les vacances qui sera le plus épanouit.
L’adolescent entre en rébellion contre ses parents pour se construire sa propre identité et apprendre à faire ses choix (donc ne plus suivre les nôtres) et souvent le dialogue

devient difficile et conflictuel entre parents et enfant. Même si à cet âge ils commencent à s’inspirer d’autres personnes, les parents restent leur modèle de référence. En restant à l’écoute et en partageant des moments de complicité, il est possible de créer un « climat de confiance » où l’ado se sent plus libre de s’exprimer. Et même si parfois, on préfère qu’il soit dans sa chambre plutôt que supporter ses provocations, il est important de garder le lien.
L’influence des relations avec les autres
Après la famille proche, le deuxième facteur qui influence notre bien-être, ce sont nos relations sociales. Pour votre enfant se sera donc à l’école, avec ses camarades et ses professeurs. C’est là où ça devient très compliqué pour un enfant hypersensible !
En effet, un hypersensible a tendance à limiter les échanges pour se protéger donc il aura généralement moins de copains et copines. Et malheureusement, selon sa façon de réagir, il sera une cible facile pour les moqueries et les provocations. Il faut rester vigilent par rapport au harcèlement.
Souvent très timide, il intervient peu à l’oral et passe inaperçu auprès des enseignants.
L’enfant hypersensible obtient alors moins de reconnaissance de sa valeur avec ses pairs et moins de reconnaissance de ses compétences par les professeurs. Il est donc difficile pour lui de construire son estime de soi.
Que faire pour notre ado, puisque ces facteurs sont indépendants de notre volonté ?
En effet, l’environnement et les comportements des autres sont des facteurs extérieurs, indépendants de nos choix. On ne choisit pas d’avoir des parents qui nous écoutent ou qui se disputent, on ne décide pas qu’un tel et un tel nous menacent ou nous blessent. On pourrait donc se dire que seuls quelques-uns, ceux qui ont la chance d’avoir des parents ultra patients et heureux et qui sont populaires tout en étant de bons élèves peuvent se sentir bien au collège. Entre la violence verbale et physique à l’école, les disputes à la maison, tous les changements hormonaux, il est facile de croire que pour les autres c’est foutu, il n’y a plus qu’à attendre que ça passe et serrer les dents pour encaisser les « coups ».
Pourtant, aujourd’hui on s’intéresse de plus en plus au bien-être des adolescents !
Mais que pouvons-nous faire si les facteurs sont extérieurs ?
Eh bien la psychologie positive nous dit que : « le bien-être dépend plus de nos attitudes, nos choix et nos intentions que des circonstances ».
En gros l’idée, c’est que notre « dialogue intérieur » a plus d’impact que « les dialogues extérieurs » sur comment on ressent les choses.
Ce concept est repris par une publicité pour une voiture électrique. Une femme est tellement heureuse de prendre sa voiture électrique que rien ne pourra lui gâcher la journée, elle ne prête aucune attention aux tâches de boue sur son pantalon à cause du chien, aux disputes de ses enfants, à la route pleine de trous, à la pluie qui commence à tomber. Elle est contente d’avoir un chien, d’avoir des enfants, de conduire sa voiture et reste confiante sur le fait qu’elle va passer une excellente journée.
En suivant cette logique, si on arrive à amener des pensées positives dans l’esprit de notre adolescent, on pourra augmenter son niveau de bien-être, même si son environnement n’est pas propice à cela.

Pas facile à faire en tant que parent puisque le dialogue est souvent compliqué mais des techniques existent pour aider notre ado à se sentir mieux. Pour les parents d’enfants hypersensibles ou HP, c’est très important car la souffrance vécue par ces enfants est démultipliée et peut avoir des conséquences assez graves. Même s’ils nous cassent les pieds à cet âge et qu’ils deviennent plus indépendants, restons à l’écoute et continuons à les soutenir. Vous êtes préoccupé par le bien-être de votre collégien hypersensible, n’hésitez pas à laisser un commentaire.