Le yoga (originaire d’Inde) et le Qi Gong (originaire de Chine) sont des pratiques connues pour leurs bienfaits, beaucoup de médias en parlent. En France, elles ne sont pas vraiment reconnues comme un sport alors qu’elles se basent sur des mouvements et des postures, on les « classe » plutôt dans la catégorie bien-être. Elles agissent en effet, sur le plan physique, énergétique et émotionnel. Je vous propose de regarder un peu plus en détails quelles sont ces actions.
Comment se déroulent ces pratiques ?
Une séance de yoga se compose de plusieurs phases qui respectent une certaine progression. On retrouve des exercices de respiration dans chacune de ces phases. Des enchaînements de postures peuvent être réalisés de façon statique ou dynamique, debout, assis, à quatre pattes, allongé sur le dos ou encore sur le ventre. Ces postures font travailler la souplesse, le gainage, l’équilibre, le renforcement musculaire au niveau des muscles profonds ainsi que des étirements. La pratique de ces posture est toujours progressive et dans le respect des capacités de chacun. La séance comporte aussi de la méditation qui peut s’intercaler à différents moments et on termine par de la relaxation.
Pour moi, le yoga s’établi sur deux principes : le premier est d’établir (ou rétablir) une union entre le corps et l’esprit, le deuxième est d’harmoniser la circulation de l’énergie (prānā) à travers les différents chakras.
Le Qi Gong est considéré en Chine comme la gymnastique de la santé, bien que dans les faits, en gymnastique la force réside dans la contraction musculaire alors que dans le Qi Gong, on va rechercher la détente musculaire pour que l’énergie circule librement.
Une séance de Qi Gong aussi comporte plusieurs étapes. Tout d’abord, on prépare le mental, on assouplit les muscles et les articulations avec des exercices de respiration et des mouvements particuliers. Ensuite, on utilise des postures statiques pour travailler autour de l’axe du corps. Puis, la séance se poursuit avec des enchaînements de mouvements amples qui s’effectuent en douceur avec des transitions précises. Les postures et les enchaînements sont généralement choisis en fonction de la saison. La fin de la séance appelle à un retour au calme avec quelques postures assises accompagnées ou non par des automassages ou de la méditation.
Le Qi Gong est intimement lié à la médecine chinoise, il tient compte des méridiens énergétiques et son principal objectif est d’optimiser l’énergie vitale (Qi) et sa circulation.
On retrouve donc dans ces deux pratiques un travail physique (musculaire et articulaire) par les postures, un travail énergétique et un travail sur le mental (méditation, relaxation et surtout respiration).
Le mouvement et les postures
· Action sur les muscles.
Il est évident que le maintien des postures demande un effort de gainage et de contraction de certains muscles. Dans ces pratiques ce sont plutôt les muscles profonds qui travaillent. L’effort se faisant en douceur, les fibres musculaires ne se cassent pas et il n’y a pas production d’acide lactique. Cela n’entraine pas d’effet « gonflette » ni de courbatures. En plus de ce renforcement musculaire, on pratique des étirements. Ces étirements peuvent soulager des douleurs dorsales causées par des tensions nerveuses ou des douleurs autour du nerf sciatique.
· L’automassage.
De par les différents mouvements du corps, nous allons jouer aussi sur le mouvement des organes situés dans la partie abdominale. Les enchaînements, les postures, les torsions, les respirations vont induire un automassage des organes (notamment estomac et intestins). Cela a pour effet de maintenir leur mobilité et de les stimuler. Ces mouvements améliorent donc la digestion et le transit.
· La circulation.
Tout mouvement, quel qu’il soit, active la circulation des fluides de notre corps. En effectuant des mouvements lents, nous allons donc avoir une meilleure circulation sanguine avec un meilleur retour veineux sans une forte accélération du rythme cardiaque. Le sang alimente tous les organes et les muscles en oxygène, un des bénéfices est donc une meilleure oxygénation globale. Le sang et la lymphe ont aussi pour rôle de transporter les déchets et les toxines aux émonctoires, pour qu’ils soient évacués. Une meilleure circulation des fluides entraîne donc un auto nettoyage de l’organisme plus efficace.
Les effets sont nombreux : moins d’effet « jambes lourdes », meilleures capacités cérébrales, meilleur fonctionnement et nettoyage des organes. La circulation a des conséquences sur tout le métabolisme avec aussi le transport des hormones.
Sans oublier la circulation de l’énergie dans tout le corps, qui est l’essence même de ces pratiques, pour harmoniser la répartition de cette énergie.
· Les fascias.
Les fascias forment une espèce de support souple pour tout ce qui constitue notre organisme, un peu comme le tissu conjonctif. Ils entourent les organes, les muscles, les fibres nerveuses, les os…Les fascias forment un réseau composé principalement d’eau, de collagène et d’élastine et permettent au corps de gérer les contraintes physiques.
Les étirements travaillés dans les postures et les enchaînements vont solliciter les chaînes fasciales surtout au niveau articulaire. Cela permet de gagner en souplesse et en mobilité.
En avançant dans l’âge, on perd peu à peu de la mobilité, cela réduit nos possibilités de mouvements. Moins on bouge, moins l’organisme fonctionne correctement. J’ai tendance à dire le mouvement c’est la vie !
La respiration
Dans ces disciplines, la respiration est rythmée selon les mouvements, elle est donc lente et profonde. Cette respiration peut se placer à trois niveaux : au niveau abdominal (ventre qui gonfle puis se creuse), puis costal (respiration classique) et claviculaire. Une respiration profonde donne lieu à des mouvements beaucoup plus amples de la cage thoracique et du diaphragme.
Il est évident qu’une respiration plus ample et profonde améliore l’oxygénation mais ces mouvements vont aussi travailler la tonicité et l’élasticité de la cage thoracique, ce qui améliore aussi la capacité pulmonaire.
Le fait de réguler le rythme de la respiration va diminuer la fréquence cardiaque. C’est d’ailleurs le principe de base de la cohérence cardiaque.
Le mouvement du diaphragme va stimuler les nerfs vagues puisqu’ils sont reliés. L’activation des nerfs vagues va stimuler le système nerveux autonome parasympathique. Le système parasympathique agit en quelque sorte à l’opposé du sympathique. Le sympathique est responsable de la sécrétion des hormones du stress. En activant le système parasympathique, on active la sécrétion d’acétylcholine, un neurotransmetteur, qui va contrer les hormones du stress et donc diminuer cet état de stress.
Le mental
Nous venons de voir qu’avec la respiration et les mouvements du diaphragme, on pouvait réduire le stress. Les étirements aussi participent à la diminution des tensions nerveuses. Ces pratiques sont très utiles pour travailler la gestion du stress, un mal très répandu et qui fait de plus en plus de dégâts dans notre société actuelle.
En pratiquant régulièrement, on va se rappeler les enchaînements de postures ou les noms de ces postures. Sans s’en apercevoir, un travail de mémorisation se met en place.
Par ailleurs, on retrouve à la base de ces pratiques des exercices de visualisation avec la nécessité de se centrer sur le moment présent, prendre conscience de son corps autant par rapport à l’extérieur qu’à l’intérieur. Ce travail augmente les capacités de concentration et de mémorisation. De plus cela permet de lever certains freins psychologiques pour gagner en confiance en soi et améliorer sa relation à soi. En effet, les techniques de visualisation sont utilisées en sophrologie et dans l’hypnose.
Se concentrer sur le présent, c’est donner moins d’importance à nos ruminations sur des choses passées et arrêter de s’imaginer le futur. De cette manière on diminue la charge mentale. Nous avons tendance à avoir beaucoup trop de charges mentales qui sont sources de stress. Cela provoque souvent une concentration d’énergie trop importante en haut du corps et un manque d’énergie en bas, donc un déséquilibre. Le fait d’activer la circulation de l’énergie va aider à faire descendre l’énergie mentale. Pour atteindre une harmonisation, il faut une pratique régulière.
La pratique du yoga ou du Qi Gong est un atout considérable pour prévenir de nombreux problèmes de santé. On y trouve aussi un effet bénéfique dans les périodes de convalescence. Avec des adaptations, on peut pratiquer à tout âge. Tous les avantages que j’ai cité apportent un réel bien-être et participent à une bonne hygiène de vie. Personnellement, cela m’apporte une détente et de la sérénité qui participent à mon équilibre. Je recommande souvent la pratique de ces activités aux personnes que j’accompagne, je pense que c’est une preuve d’amour envers soi-même car c’est prendre le temps de prendre soin de soi.
Prenez soin de vous !
Bonjour Corinne,
Merci pour cet article qui présente clairement les principes fondamentaux de la pratique du yoga. Corps, souffle et esprit en étant les piliers, lorsqu'ils sont réunis à travers la posture, nous permettent de retrouver notre unité, et ainsi atteindre un état d'apaisement et de bien être intérieur. Au fil du temps, la pratique régulière se transforme en art de vivre.
Om Shanti 🕉️
Marie José (professeur de yoga)